Très célèbre
premier film de Jean-Luc Godard, qui vient donner un coup de jeune au cinéma en
réinventant constamment le rythme, le montage et la liberté de narration.
Tournant le dos
au studio et aux producteurs, Godard sort dans la rue avec sa caméra, tourne
sans décor ni lumière, et choisit de diriger très peu ses acteurs – Jean-Paul Belmondo et
Jean Sieberg –, qui deviennent aussitôt des icônes de ce souffle de liberté.
La principale
innovation est dans le montage qui permet un rythme et une narration
débridée : Godard, tout en inventivité, utilise
à l’ancienne des fermetures à l’iris, met des adresses face caméra, laisse
ses personnages errer dans le cadre et multiplie les faux-raccords, les ruptures ou les enchaînements étranges (en début de film le montage fait correspondre, par ses coupures successives, l'image l'univers sonore, par exemple lorsque Belmondo chantonne « Pa-tri-cia » en changeant de plan à chaque syllabe).
Au-delà de son
style, le film est aussi d’une très grande modernité en ce qu’il met en scène
des personnages qui avancent sans trop savoir vers quoi, qui vont et viennent,
qui tournent en rond et restent indéterminés. Michel, par ses facéties, son
radicalisme (il refusera le compromis et ira jusqu’à la mort) et par la
décontraction que lui prête Belmondo, marque le film de son empreinte.
On remarquera,
cependant, que si le film donne un coup de fouet au cinéma, il propose une
intrigue on ne peut plus lâche, vaguement construite à partir d’un scénario de
film noir. Et le film a beau multiplier les citations et les références, il y
a, de ce point de vue, un appauvrissement. Il ne reste du film noir que ce
destin qui entraîne Michel vers la mort. Mort dont il se fiche un peu, pour
tout dire (il est fatigué et veut
dormir), mort qui vaut mieux, dit-il, que le compromis.
On notera alors que, si le film, avec quelques autres, lance la Nouvelle Vague française, cette Nouvelle Vague, si elle est une nouvelle manière de faire des films, n’apporte pas grand-chose du point de vue des idées et des thèmes. C’est une différence majeure avec le Nouvel Hollywood qui, inspiré par la Nouvelle Vague, rompra lui aussi avec les studios et fera entrer le cinéma américain dans la modernité mais qui en profitera, surtout, pour parler de l’Amérique, celle que les grand studios ne montraient pas.
On notera alors que, si le film, avec quelques autres, lance la Nouvelle Vague française, cette Nouvelle Vague, si elle est une nouvelle manière de faire des films, n’apporte pas grand-chose du point de vue des idées et des thèmes. C’est une différence majeure avec le Nouvel Hollywood qui, inspiré par la Nouvelle Vague, rompra lui aussi avec les studios et fera entrer le cinéma américain dans la modernité mais qui en profitera, surtout, pour parler de l’Amérique, celle que les grand studios ne montraient pas.
Rien de tout
cela en France où, hormis ce qui a trait à l’industrie du cinéma elle-même et à
l’exception de quelques films remarquables (Hiroshima
mon amour ou Les 400 coups),
la Nouvelle Vague ne se fera guère le miroir de la France puisqu’elle se
contentera de mettre en scène, en boucle, les discussions germanopratines de
jeunes bourgeois qui ne s’assument pas.
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