Film dur et
sincère de Luchino Visconti, l’aristocrate tourné vers la cause communiste, qui
prend fait et cause pour les humbles pêcheurs, spoliés par les grossistes.
Ce deuxième film
de Visconti est typique du néo-réalisme : il s’appuie sur une description
au plus près de la réalité sociale du pays, plongeant dans la vie des pêcheurs,
dans une description sans fard mais sans misérabilisme, qui confine au
tragique. On retrouve ici le ton âpre et ancré dans une réalité contemporaine
des films de Rossellini ou de De Sica.
Au fatalisme des
anciens, répond la volonté d’Antonio de bousculer l’ordre des choses. Mais les
éléments eux-mêmes, autant que l’iniquité humaine, viendront brutalement le
remettre à sa place, après qu’il aura tout perdu. La photo rend parfaitement la
dureté de la vie et la fatigue des corps, et Visconti guette le désespoir sur
les regards perdus des pêcheurs, les moqueries vengeresses dans les sourires
narquois des grossistes, les espoirs de mariages des jeunes filles, les maigres
biens disséminés ou encore la violence des huissiers qui viennent tout prendre.
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