Film assez
quelconque qui souffre de tels défauts que le spectateur qui suit, sans passion mais avec ennui, les va-et-vient au pas de course
de Pierre Niox.
Choisir Alain
Delon pour incarner ce personnage qui vit à cent à l’heure est déjà, en soi,
une bien mauvaise idée. On sait l’acteur exceptionnel dans sa réserve, sa
capacité à fixer la lumière sur lui quand il ne dit rien, à rester mutique et
expressif en même temps. Ici Delon qui s’agite, court, ricane et grimpe les
escaliers quatre à quatre devient un acteur tout à fait quelconque et, même,
donne cette impression constamment d’en faire trop. Dès que Delon se remue un
peu il en fait trop, voilà bien la limite de son jeu (il n’y a guère que dans Le Guépard que sa fougue est maîtrisée, ailleurs
elle passe assez mal).
Tous les
personnages, ensuite, à l’image du Pierre Niox au centre du récit, sont tout à
fait caricaturaux et inintéressants. On ne sait rien d’eux, ils n’évoluent pas
d’un iota au cours du film, le traversant sans que rien ne se passe.
On se demande un
peu où va mener la course folle de Niox, ce que va en faire Molinaro. Une vie
sans jamais se poser, à foncer sans cesse tête baissée mène à la crise
cardiaque. Voilà le propos fin et hautement original d’un film qui n’a à peu
près rien à dire.
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