Très bon film de
King Vidor, qui propose un héros bien loin des modèles habituels d’Hollywood.
En effet, même s’il ne doute pas qu’il aura sa chance et qu’il pourra la
saisir, John Sims est un looser et il ne s’élève jamais au-dessus de sa
condition d’employé de base. Même son ami lourdeau Bert progresse pas à pas
dans l’entreprise. On suit alors la trajectoire d’un homme ordinaire, dans des
tracas et des inquiétudes qu’évitent les héros des films. Mais le malheur
frappe John et sa petite famille, il passe alors d’un job à l’autre mais cela
ne mène à rien. Il n’a même pas le courage de se suicider.
Bien loin des
standards habituels, Vidor donne donc une version particulièrement acide du
rêve américain : rien ne permettra à John de s’extraire de la foule des
anonymes et de se particulariser.
La fin du film
pose problème puisque Vidor propose un happy end un peu artificiel qui
contraste avec la fin tragique vers laquelle se dirigeait le film (mais Vidor a
tourné plusieurs fins et celle proposée finalement n’est pas la plus sombre).
Mais même cette fin ne permet pas plus que ça d'espérer des jours heureux
pour le couple.
On ne saurait
trouver plus d’écart dans une œuvre entre ce film et Le Rebelle, qui viendrait quelques vingt ans plus tard, dans lequel
Vidor, tout au contraire, magnifie la réalisation personnelle et le génie
individuel.
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