Si Sans toit ni loi a survolé la critique
(Lion d’or, nombreux Césars), on ne se laisse pourtant guère embarqué par la
caméra d’Agnès Varda, qui suit de façon distante et neutre son personnage fâché
contre le monde et filmé comme il vient. Que cette position distante soit
assumée n’empêche pas la froideur et si cette démarche semble moderne et dépoussiérante, tout cela est assez ennuyeux.
La construction
en flash-back ne fait pas mystère de l’issue de ce cheminement sans queue ni
tête (et sans foi ni loi) : la succession des étapes et des rencontres
mèneront Mona à la mort, isolée et glacée, dans le fossé, au bord de la route.
Le propos n’est pas d’expliquer ou de comprendre, mais simplement d’illustrer
une suite de moments, certains vains, d’autres plus enlevés (la rencontre avec
la platanologue). Sandrine Bonnaire, révélée brillamment par Pialat, promène
ici sa moue boudeuse et lointaine tout au long du film et bloque toute relation
entre le spectateur et le personnage, qui reste mince et sans intérêt.
Néanmoins on
appréciera, dans cette volonté non pas de comprendre mais simplement de passer
un temps avec les déshérités ou les marginaux, de ne pas faire un film qui se veut
dénonciateur, moralisateur ou bien-pensant, comme c’est si souvent le cas.
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