Toujours décalé,
étranger à son propre monde, le millionnaire rappelle ses héros burlesques, en
particulier dans l’étonnante première partie du film, entièrement muette. Etaix
s’amuse dans la construction savante de gags, ce qui le différencie de Tati
(qui était assez en rupture par rapport au burlesque muet sur ce point), Tati
dont on sent, ensuite, dans d’autres séquences du film, l’influence. Etaix qui
multiplie par ailleurs les clins d’œil, de Chaplin à Fellini.
Le récit est
ambitieux, il s’étale sur plusieurs générations et Etaix remet en scène ce
personnage mélancolique, doux, maladroit, qui suit le fil de ses rêves et
convie le cirque pour retrouver la vie.
Étaix est un des
jalons magnifiques de la lignée des acteurs burlesques français, qui commence à
Max Linder, devient nonchalant avec Tati, mélancolique avec Étaix, s’énerve
avec De Funès, et file jusqu’à Pierre Richard.
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