Film qui décrit
un monde paradisiaque, doux, sans méchanceté, avec une certaine langueur. On
évolue dans l’étrange univers de la Polynésie, au rythme doux de la musique. Si
le film est décalé, bien loin de l’univers des westerns, il n’est pourtant pas
surprenant pour le réalisateur, en réalité coutumier de ces écarts de genre.
Ford rassemble
des ingrédients qui construisent son univers depuis toujours : une taverne où
l’on boit, des bagarres, des personnages hauts en couleurs et pittoresques, un
soupçon de burlesque, des scènes de vie, des chants, un prêtre qui rassemble
son petit monde, une communauté hétéroclite avec des moments où elle se
rassemble (la veillée de Noël, sublime avec l’orage qui éclate).
Les personnages
principaux, Donovan et Gilhooley (John Wayne et Lee Marvin), sont eux aussi
typiques de la fin de carrière de Ford : ils ont leur histoire derrière
eux, et si ce passé a pu les marquer (les combats de la guerre du Pacifique),
ils viennent couler maintenant des jours plus tranquilles.
Ce film un peu
étrange vient mettre un terme calme et doux sur la longue carrière de Ford,
qui sait parfaitement qu’il s’agit là de l’un de ses derniers films. Il joue
avec son univers, l’orientant vers des jours calmes et apaisés, épurés de tout
conflit, en ne gardant que la petite truculence quotidienne qu’il aime tant.
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