Très beau film
de Mizoguchi, qui impose sa sérénité et sa composition, au travers d’un
déroulement impeccable et soigneux. Pour son premier film en couleurs,
Mizoguchi joue avec les teintes, que ce soit pour spécifier le caractère de tel
ou tel personnage ou pour illustrer, par une magie douce, certaines scènes, qui
sont éblouissantes (l’empereur dans le jardin aux cerisiers en fleurs).
Le film, néanmoins, ne propose pas la même puissance et il est moins riche que les plus
grands chefs-d’œuvre de Mizoguchi. Il s’apparente simplement à un double
portrait, celui d’une femme, bien sûr, mais aussi celui d’un empire qui part en
lambeaux, miné par la colère du peuple et l’arrivisme des ministres et des
généraux. Et, comme souvent chez Mizoguchi, les hommes sont coupables et les
femmes victimes. Ici l’impératrice est sacrifiée à la colère du peuple, malgré
l’empereur aimé qui cherche à la sauver.
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