Pour la peau d'un flic est tout à fait
quelconque. Il se veut rapide, incisif, mais rien ne va vraiment. Tout semble précipité, trop
rapide : les dialogues, les réactions, les mimiques, le montage maladroit,
etc. Et, surtout, Delon, en se précipitant dans ce rôle de flic viril, fait du
Belmondo (et qu’il en ait conscience en ironisant à ce sujet dans les dialogues
ne résout pas le problème). Or c’est dans la lenteur et le hiératisme qu’il est
le meilleur. Certes il y a la vitalité de Tancrède dans le Guépard, mais, avant, il incarne un Rocco parfait et, ensuite, Melville saura le faire briller par sa seule présence magnétique. C’est que c'est surtout dans des jeux minimalistes que Delon est le meilleur.
Dans Pour la peau d’un flic, Delon, qui est réalisateur, lance une seconde partie de carrière où il
incarnera des « flics de choc » décidant en cela d’abandonner ce qui
fait sa force – son jeu en retenue – pour devenir un acteur
quelconque, qui surjoue, qui en fait trop. C’est un peu la difficulté de Delon :
dès qu’il joue un peu il en fait trop. Melville l'avait très bien senti : le mettre à l’image suffit, nul besoin d’en
faire des tonnes.
Mais ici Delon se met en scène : il en fait des tonnes, précisément, et se précipite. Dès lors le film pâtit de ce rythme précipité mais faux, auquel
on n’adhère pas du tout.
Reste l'excellent thème du film (Bensonhurst Blues interprété par Oscar Benton) dont on regrette presque qu'il agrémente un film si quelconque...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire