Beau film à l'intrigue assez
complexe, organisée comme autant de poupées gigognes. Almodovar y multiplie les références
cinématographiques, en partant de la même séquence d'ouverture qu'Opening Night : un accident d'un jeune fan (alors qu'il veut voir son idole) lance
l'action. Ainsi, en quittant
Madrid (où son fils, donc, est mort) pour Barcelone, Huma, dans une narration
riche et qui s’épaissit sans cesse, va à la rencontre de son passé.
Mankiewicz est aussi très présent :
directement (dans le titre même du film qui fait référence à All about Eve ou par Esteban qui se met à écrire
après avoir vu ce film), mais aussi dans le jeu double entre Manuela et Nina,
même si, ici, il n'y a aucun arrivisme ni malveillance chez l'une ou l'autre (à
l'inverse de la Ève de Mankiewicz).
Le film apparaît alors comme un des
plus beaux exemples de tout le talent d'Almodovar, capable de raconter avec une
facilité déconcertante des histoires complexes, d'épaissir de nombreux
personnages en allant chercher l'humanité au plus profond de chacun d'eux, le
tout au travers des thèmes chers au cinéaste : des filiations complexes, des
sexualités refoulées ou débridées, des personnages aux blessures sourdes et
profondes.
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