Très bon film noir des frères Coen. Ils
parviennent à installer un univers gelé, glacé, qui semble figer les choses.
Les personnages marchent difficilement dans la neige, grattent avec acharnement
leurs pare-brises gelés, s'abritent du froid et se réchauffent avec un café
brûlant. On sent la vibration particulière de l'air glacé. Les réalisateurs retravaillent
ici l'ambiance créée dans Sang pour sang.
Les frères Coen nous racontent une histoire de paumés et de ratés. Jerry Lundegaard, petit vendeur de
voitures, sans issue professionnelle ou personnelle, imagine l’enlèvement
abracadabrant de sa propre épouse pour extirper de l’argent à son richissime
et intraitable beau-père.
William H. Macy, en petit commercial dépassé par les événements. |
Les petites frappes qu'il recrute sont bien vite incapables
de mener à bien l'entreprise et les choses leur échappent totalement. Et, dans
cet univers froid et crispé, les explosions de violence résonnent d'autant
plus.
Sans qu'il y ait d’humour on a pourtant des
annonces de ce que sera le film suivant : dans The Big Lebwoski on rencontre aussi des personnages minables et ratés, qui se lancent dans des entreprises qui les dépassent.
Mais, dans Fargo, l'engrenage provoqué par la nullité des individus déclenche une
escalade criminelle épouvantable. Ce qui n'était qu'un faux enlèvement devient
une suite de crimes qui semble inarrêtable.
A noter que les frères Coen font une petite tromperie en indiquant faussement, au commencement du film, que l'histoire est inspirée d'une histoire vraie (le générique rétablit la vérité : il s'agit d'une pure fiction).
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