lundi 16 juin 2014

Harold et Maude (Harold and Maude de H. Ashby, 1971)




Délicieux film de Hal Ashby, ancré dans une époque, aussi bien par ses thèmes que dans sa forme. C’est le prototype même du film culte qui est aussi très réussi (l’un et l’autre n’allant pas de soi !).
Le film réussit la gageure d’aborder un thème très complexe (l’amour entre deux personnes qui ont quelques 60 ans d’écart, et ce jusqu’à l’amour physique) avec une facilité étonnante, d'autant plus que le thème de la mort est omniprésent (nombreux enterrements, « suicides » de Harold, etc.).


Le film parvient à distiller des séquences très drôles, depuis les macabres mises en scène de Harold jusqu’aux réactions à l’annonce de l’amour d’Harold, en passant par les facéties de Maude ou la transformation de la Jaguar type E en corbillard (quel sacrilège !). Dans le même temps, sans se contredire, le film offre un final très triste : le suicide, réel celui-là, et annoncé par Maude, mais sans que Harold ne le comprenne.
Bien sûr la symbolique est un peu forcée : à 80 ans Maude passe le témoin et laisse Harold vivre, maintenant qu'elle lui a montré la voie. Mais le film est réjouissant, Ruth Gordon est pétillante dans le rôle de Maude et Bud Cort, dégingandé et naïf, est un parfait contrepoint.

La morbidité d'Harold s'exprime jusqu'à sa voiture...
Le film a, par ailleurs, su parfaitement trouver son époque (cet aspect daté rajoute à sa naïveté aujourd’hui), depuis les valeurs véhiculées par Maude jusqu’à sa manière de vivre, libérée et insouciante, en passant par la bande originale magnifique de Cat Stevens.


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