Très bon film de
John Carpenter, qui propose un mélange détonnant de science-fiction et
d'horreur. En reprenant la trame du film de Howard Hawks La Chose d’un
autre monde, Carpenter utilise le huit-clos pour y développer de façon
spectaculaire sa « chose » qui vient envahir la petite
station de scientifiques perdue dans le désert glacé. Le film de Hawks montrait
peu cette chose et se contentait de développer les réactions de défense des
scientifiques. Ici Carpenter se plaît à montrer l'horreur de sa chose, à
grands coups d'effets spéciaux : on est dans l'apothéose des effets spéciaux
non numériques.
La froideur
grise et glacée de la station renforce la menace terrible qui pèse sur les
scientifiques, qui sont décimés par une chose à la fois omniprésente et
indiscernable. En proposant un extra-terrestre capable de prendre forme
humaine, le film reprend ainsi une idée classique du cinéma de science-fiction
et largement développée par exemple dans L'Invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel ou Le météore
de la nuit de J. Arnold. Le ressort principal du suspense devient
alors, au fur et à mesure de l'avancée du film, la même interrogation décisive
pour chaque personnage (« mon interlocuteur est-il humain ? ») que
pour le spectateur (« qui est humain, qui est la chose ? »).
On
notera que, à la fin du film, il importe peu de savoir lequel des deux
survivants est la chose et lequel est bien humain (quand bien même on peut
gloser sur les différents indices laissés par le film, par exemple sur la
présence ou non du nuage de condensation lors de la respiration), puisque, pour
Carpenter, il est manifeste que la chose a gagné.
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