lundi 22 septembre 2014

Les Tontons flingueurs (G. Lautner, 1963)




Le film vaut évidemment d’abord pour ses acteurs formidables et ses dialogues truculents, les uns et les autres étant le reflet d’un genre et d’une époque et, dans le même temps, légendaires et intemporels.
L’adaptation du roman d’Albert Simonin, si elle a nécessité de nombreuses modifications, a veillé à conserver l’argot, un des grands atouts du roman. De nombreuses répliques de Michel Audiard sont ainsi passées à la postérité. Mais l’équilibre entre l’aspect comique et le ton de film de gangster, qui existe dans le roman, semble difficile à trouver à l’écran. Ainsi le film adopte délibérément un ton comique (quitte à tomber parfois dans le loufoque), quand Touchez pas au grisbi, par exemple, autre adaptation célèbre de Simonin, est traité sur le mode du film de gangsters, sans humour.
Ce film comique qui doit beaucoup aux dialogues reprend la tradition littéraire des grands dialoguistes français (Jacques Prévert ou Henri Jeanson par exemple), habitués aux phrases qui font mouche et destinées à être dites par tel ou tel comédien (Gabin, Jouvet, Herrand, etc.). Ici on sait combien Audiard travaillait ses dialogues en sachant quel acteur (Ventura, Blier, etc.) les dirait et en jouant avec la diction ou le phrasé particulier de celui-ci. Cette fusion entre scénariste et acteurs se ressent parfaitement dans Les Tontons flingueurs, notamment au travers des fameuses répliques qui émaillent le film et qui sont entrées largement dans la culture populaire.


Et le grand plaisir de voir Lino Ventura (qui joue ici son premier rôle comique), Bernard Blier et Cie se saouler, s’envoyer des coups de lattes et autre bourre-pifs est inaltérable.


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