Très grande réussite de Jacques Becker
qui offre un film d’une sécheresse étonnante pour décrire une évasion à la
prison de la Santé en 1947.
Les différentes étapes de la
tentative sont décrites avec minutie, depuis le creusement du premier trou dans
le sol de la cellule jusqu’aux efforts pour parvenir aux égouts. Les différents
écueils rencontrés par les détenus (surveiller eux-mêmes leur cellule pour ne pas être surpris par les surveillants, mesurer
le temps lorsqu’ils creusent, etc.) sont décrits et montrés précisément. Les
relations de confiance ou de suspicion sont bien entendu au cœur même du film,
en particulier du fait d’un nouvel arrivant dans la cellule : faut-il lui
faire confiance ? Mais il n’y a guère d’alternative : si l’on ne peut
lui faire confiance on ne peut s’évader.
On n’est pas, comme dans Un condamné à mort s’est échappé de
Bresson, dans une quête métaphysique (qui est celle de la volonté de survie
dans le film de Bresson), mais dans un récit d’un réalisme appliqué. Le style
de Becker (absence de musique, des temps de creusements en temps réels,
sobriété de la mise en scène) happe le spectateur tout au long de la tentative
d’évasion. On tient là sans doute le meilleur film sur ce thème très classique.
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