Extraordinaire
comédie de W. Allen, qui réussit ici à renouveler un genre majeur du cinéma
américain en imposant sa patte comique si particulière.
En
se mettant en scène, en ne se ménageant pas, en abordant de plein fouet sa
propre histoire avec Diane Keaton, Woody Allen innove. Son prologue, en forme
d'adresse à la caméra, est un bon résumé de son génie si inventif et
particulier.
La
narration est complètement libre (flash-backs, adresse directe au spectateur,
monologues, etc.) et le film est très drôle, léger, avec une auto-dérision
jubilatoire. Woody Allen, par l'intermédiaire d'Alvy, son alter ego, use de la
parole, sans cesse, comme parade, pour exorciser l'échec, le mettre en mot, le
circonscrire. Las, la parole – et c'est une des idées du film –, quand bien
même elle est un flot incessant, ne peut rien pour recoller les morceaux entre
Alvy et Annie Hall. Woody Allen parvient ainsi à peindre un tableau à la fois
drôle et touchant, jubilatoire et désabusé, chaque phrase, chaque morceau de
dialogue étant comme un coup de pinceau sur la toile.
Woody
Allen reprendra souvent ce personnage décalé, drôle et désabusé, le faisant
évoluer dans ce milieu juif new-yorkais, mais sans jamais, peut-être,
parvenir à la même harmonie extraordinaire que dans Annie Hall.
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