Très bon film de guerre, qui conjugue l’épique et la réflexion sur la guerre. Il n’y a plus l’énergie qu’il y avait dans Aventures en Birmanie, mais c’est maintenant le temps de la réflexion pour Walsh.
Le sergent Croft est la
pierre angulaire du film, qui s’articule autour de trois personnages qui sont trois visions des hommes faisant la guerre. Et le film nous laisse dans
l’expectative, avec ce sergent trop dur, trop violent, mais qui, il faut
bien dire, permet les victoires.
Walsh a bien avancé
depuis Aventures en Birmanie, où le
récit était simple et lucide (tout en étant très réaliste quant à la dureté de
la guerre et en s’attachant aux hommes). Ici les ambiguïtés sont exposées tout
au long du récit, et jusqu’à la fin. Que faire du sergent Croft (que Aldo
Ray, déjà très bon dans Nightfall, et
qu’il préfigure dans Cote 465, campe de façon inoubliable) ? Faut-il le regretter, dans sa dureté jusqu’au-boutiste et
sa violence ; ou faut-il l’espérer parce qu’il est nécessaire ? La
guerre est une folie mais enfin quand une guerre est engagée il faut bien la
gagner. Le film nous laisse avec nos interrogations, entre la vision humaniste
du lieutenant et la version « sang et tripes » du sergent.
On est sidéré de la
naïveté (pour ne pas dire la niaiserie) de certains films de guerre plus
récents qui veulent propager un message simpliste (le plus souvent un
réquisitoire pacifiste, bien dans l’air du temps) quand d’autres films, comme celui-ci, prennent
le parti d’une véritable réflexion.
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