lundi 15 décembre 2014

Les Nus et les Morts (The Naked and the Dead de R. Walsh, 1958)



Les Nus et les morts Affiche Poster

Très bon film de guerre, qui conjugue l’épique et la réflexion sur la guerre. Il n’y a plus l’énergie qu’il y avait dans Aventures en Birmanie, mais c’est maintenant le temps de la réflexion pour Walsh.
Le sergent Croft est la pierre angulaire du film, qui s’articule autour de trois personnages qui sont trois visions des hommes faisant la guerre. Et le film nous laisse dans l’expectative, avec ce sergent trop dur, trop violent, mais qui, il faut bien dire, permet les victoires.
Walsh a bien avancé depuis Aventures en Birmanie, où le récit était simple et lucide (tout en étant très réaliste quant à la dureté de la guerre et en s’attachant aux hommes). Ici les ambiguïtés sont exposées tout au long du récit, et jusqu’à la fin. Que faire du sergent Croft (que Aldo Ray, déjà très bon dans Nightfall, et qu’il préfigure dans Cote 465, campe de façon inoubliable) ? Faut-il le regretter, dans sa dureté jusqu’au-boutiste et sa violence ; ou faut-il l’espérer parce qu’il est nécessaire ? La guerre est une folie mais enfin quand une guerre est engagée il faut bien la gagner. Le film nous laisse avec nos interrogations, entre la vision humaniste du lieutenant et la version « sang et tripes » du sergent.

On est sidéré de la naïveté (pour ne pas dire la niaiserie) de certains films de guerre plus récents qui veulent propager un message simpliste (le plus souvent un réquisitoire pacifiste, bien dans l’air du temps) quand d’autres films, comme celui-ci, prennent le parti d’une véritable réflexion.

Aldo Ray Les Nus et les morts


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