Beau film de Jane Campion qui s’attache à filmer avec douceur et poésie la relation entre
le poète Keats et sa muse, la jeune Fanny. C’est d’ailleurs elle, et non Keats
ou sa poésie, qui est au centre du film. Il en résulte une romance un peu trop
appliquée et conventionnelle, qui à dire vrai, manque un peu de poésie. C’est une très belle mise en image d’une passion, même si cette passion ne pulse pas forcément dans
les images.
Les jeux de lumière
sont très beaux et on sent chez Campion, la néo-zélandaise, une attention très
hollandaise : on pense à Vermeer. Mais pas dans une grâce lumineuse, plutôt
dans un calme attentionné, dans une ambiance bourgeoise, dans une oisiveté chez
les plus riches, dans des inspirations de poètes. Et la caméra sait s’attarder
sur un moment ou sur un cadrage. Le symbole des papillons (imageant ainsi un ver de
Keats) est très bonne, de même que la voix off qui lit lentement les poèmes. Oui
tout cela est formellement très beau, même si cela n’est pas réellement poétique.
Bright Star,
sans doute, manque d’un certain emportement, d’un certain lyrisme, en ne
parvenant pas à s’élever au-dessus d’un drame passionné, très beau mais appliqué.
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