Formidable western
de John Ford, qui installe dans l’imagerie populaire plusieurs personnages
mythiques de l’Ouest (Les frères Earp, Doc Holliday) et certaines séquences
reprises maintes et maintes fois au cinéma (la fusillade d’O.K. Corral).
La douceur de jeu
d’Henry Fonda est légendaire, de même que l’interprétation de Victor Mature ou Walter
Brennan.
Mais Ford, non
content de construire ainsi le mythe du cinéma, se permet digression sur digression,
formant ainsi un ensemble typique : à ses personnages puissants et au
cadre éternel (le Monument Valley), se surajoutent de petites histoires
parallèles : autant de rencontres ou de moments pris sur le vif, qui
émaillent sa narration de détails pittoresques ou drôles et qui font vivre son
film. Cet équilibre, typiquement fordien, est extraordinaire. Comme si Ford n’avait
pas besoin de rester agrippé à son récit : sa puissance narrative lui permet
de retrouver le fil de son histoire très naturellement, sans accroc. Le titre
original (My Darling Clementine,
délicieux), loin de tout sens épique, montre combien ces moments passés aux côtés
de ses personnages, à l’aide d’autant d’histoires parallèles, est importante
pour lui.
Et il faut tout le génie de John Ford pour que le film parvienne à alterner ainsi, sans que cela ne heurte la narration, des moments d’actions
violentes et tragiques (avec de nombreux morts) et des moments doux et
intimistes.
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