mercredi 25 mars 2015

Que la bête meure (C. Chabrol, 1969)




Un des meilleurs films de Claude Chabrol. Le père d’un enfant mort dans un accident se met en quête du chauffard (qui a pris la fuite et échappe à l’enquête policière) pour se venger.
L’intelligence du film est que le coupable n’est pas, comme on le rencontre souvent dans ce genre de scénario, un homme aimable et bon qui fait hésiter le père à assouvir sa vengeance, mais c’est un parfait salopard (excellent Jean Yanne). Le père, qui s’était conduit en vengeur froid et déterminé, loin d’être rasséréné par cette découverte, commence à douter, à se perdre. Il découvre alors que la bête qu’il faut tuer n’est plus tant Paul Decourt, le salaud que tout le monde hait, que cette haine qui le ronge, lui, le père désespéré.
Le titre du film (et le sens même du film) est inspiré de la Bible (L’Ecclésiaste 3:19) : « Car le sort des fils de l’homme et celui de la bête sont pour eux un même sort : comme meurt l’un, ainsi meurt l’autre, ils ont tous un même souffle, et la supériorité de l’homme sur la bête est nulle ; car tout est vanité ».
Ainsi, si la mort de l’enfant est inacceptable, il en est de même de celle du chauffard. C’est ce que pressent le père, malgré sa machination froidement ourdie, et qui annonce le final du film.

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