Ce premier opus de Terminator – qui deviendra progressivement, film après film, une série icônique – est très réussi. Ce qui est intéressant, au-delà d'un film d'action efficace, c’est de voir à quel point le réalisateur croit
en son histoire, croit en sa machine. Le film est sec, sans scènes inutiles, sans que James Cameron, jamais, ne cherche à étirer son discours. Ce sens du rythme et cette volonté de faire un film qui ne s'arrête jamais est essentiel, surtout quand on sait que, progressivement, film après film, Cameron va étirer ses films, les rendant toujours plus gras et plus sucrés, les assortissant d'une morale et de bons sentiments (que l'on pense à Abyss, puis Titanic, puis Avatar : que sera-ce par la suite ?). Nous voici donc encore épargnés des jolis petits messages sur l’amour ou l’écologie, tout à fait navrants de naïveté qui viendront entacher ses films ultérieurs.
Autre élément significatif (et c’est là une qualité qui s’est faite rare et qui sera perdue lors des suites) : il n’y a aucun humour dans le film. Tout est toujours au premier degré (ce qui est amusant d'ailleurs, tant le film sera tourné en dérision, depuis la célèbre réplique « I’ll be back » jusqu'à Schwarzenegger toquant aux portes en demandant « Sarah Connor ? », ) et c’est ce qui fait fonctionner le film.
Autre élément significatif (et c’est là une qualité qui s’est faite rare et qui sera perdue lors des suites) : il n’y a aucun humour dans le film. Tout est toujours au premier degré (ce qui est amusant d'ailleurs, tant le film sera tourné en dérision, depuis la célèbre réplique « I’ll be back » jusqu'à Schwarzenegger toquant aux portes en demandant « Sarah Connor ? », ) et c’est ce qui fait fonctionner le film.
L’autre bonne idée est
évidemment de confier le rôle du méchant à la star, ce qui laisse planer un
doute jusqu’à la fin. Si l’on ne donne pas cher de la peau des rôles
secondaires (on sait que le pauvre Kyle va dérouiller, de même que tous les
flics croisés), le doute sur l’issue finale de la confrontation subsiste
intelligemment très longtemps. C’est que Cameron sait faire un film d’actions,
même s’il ne peut empêcher d’entacher sa réalisation de pénibles ralentis (qui se souvient que la première Sarah Connor est abattue au
ralenti ?) et d’une atmosphère très datée. Les années quatre-vingt, prises
au sérieux, sont très démodées au cinéma ; même si, il faut le
dire, cela confère au film un charme imprévu à l’époque (la musique, les looks
des protagonistes…).
Il est difficile, devant Terminator, de ne pas penser au robot tueur de Mondwest : tout de noir vêtu, impitoyable et inarrêtable, il poursuit sans relâche sa proie. De même que pour le Terminator qu'il faudra successivement brûler, exploser puis écraser, il faudra jeter de l'acide puis brûler ce robot tueur de Mondwest pour en venir à bout. Crichton montre même le monde à travers ses yeux, tout comme le fait Cameron :
Malgré son énorme succès, le second film de la série part sur d'autres bases et, en ce sens, il est décevant. Alors bien sûr cela reste un bon film d’action, c’est-à-dire une superproduction qui respecte son cahier des charges. Mais le ton n’est plus là, pour deux raisons essentielles.
Il est difficile, devant Terminator, de ne pas penser au robot tueur de Mondwest : tout de noir vêtu, impitoyable et inarrêtable, il poursuit sans relâche sa proie. De même que pour le Terminator qu'il faudra successivement brûler, exploser puis écraser, il faudra jeter de l'acide puis brûler ce robot tueur de Mondwest pour en venir à bout. Crichton montre même le monde à travers ses yeux, tout comme le fait Cameron :
La vision du robot tueur de Mondwest |
La vision du Terminator |
Malgré son énorme succès, le second film de la série part sur d'autres bases et, en ce sens, il est décevant. Alors bien sûr cela reste un bon film d’action, c’est-à-dire une superproduction qui respecte son cahier des charges. Mais le ton n’est plus là, pour deux raisons essentielles.
D’une part ce second
film cherche constamment à faire de l’humour. Il y a même plein de blagues,
comme s’il fallait remplir de bons mots toute superproduction qui se respecte,
comme si l'on ne pouvait plus assumer une histoire sérieuse. La foi originelle n’est plus là. C’est qu’il faut que le spectateur passe un bon moment,
voyez-vous, et quoi de plus plaisant que l’humour ? Alors allons-y à coup
de clins d’œil et de « Hasta la
vista, baby ».
D’autre part (et cela
rejoint le problème de l’humour), Cameron oublie de respecter sa créature.
D’emblée il la caricature presque, dans une première séquence où le Terminator finit
harnaché comme un rider avec des lunettes de soleil noires récupérées in
extremis. C'est une reprise de la première séquence du premier film, mais beaucoup moins sèche et âpre puisqu'elle vient réconforter le spectateur (« Ah ! Voilà le Terminator bien équipé, il va pouvoir passer à l'action »). Ensuite voir le Terminator lever stupidement le pied sur ordre de
l’adolescent est tout à fait ridicule (manier les adolescents dans un film est
toujours aventureux, pour une question de justesse de ton notamment).
L’impitoyable machine n’est plus. Elle ressemble davantage aux robots domestiques de I-robot.
Les effets spéciaux sont cependant exceptionnels (et sont d'ailleurs mis en scène en ayant conscience de leur impact, ce qui n'est plus du tout le cas aujourd’hui).
Les films suivants de la
série méritent peu de commentaires. Il s’agit d’une simple exploitation de
filon, comme Hollywood en a l’habitude. La première séquence de Terminator 3, par exemple, pose le
cadre : c’est une parodie de l’entrée en matière de Terminator 2 (qui était déjà elle-même une caricature) qui
ridiculise absolument le pauvre Terminator et qui est destinée à faire rire le
public. On est alors bien loin du ton du premier film de la série et
en fait, malgré un scénario qui cherche à joindre les deux bouts, cela n’a plus
rien à voir.
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