Intéressant deuxième film de N. Ray, qu'il
faut voir comme une deuxième approche du problème de la délinquance des jeunes (après celle des Amants de la nuit) qui le conduira à
La Fureur de vivre. Ici encore, comme dans Les Amants de la nuit, les jeunes
adultes sont des criminels. Nick Romano est un délinquant beau gosse que l’avocat
Morton tente d’innocenter du meurtre d’un policier, en même temps qu’il
justifie les actes qui ont fait de lui une petite frappe des rues (étrange
dualité s’il en est). Le propos est clair, parfaitement rousseauiste (l’homme
naît bon, c’est la société qui le corrompt) et Humphrey Bogart est le porte-parole du
réalisateur. Sa plaidoirie finale, pour touchante qu’elle puisse être, est malgré tout
très moralisatrice et très convenue. Cela dit le propos se veut fort (« tout
le monde est coupable », en particulier le monde adulte qui a des devoirs
envers les jeunes) mais il est amoindri parce qu'aucune solution n’est esquissée. Au contraire, il est difficile
de ne pas sentir de l’impuissance face à l’origine sociale de la délinquance
juvénile. Impuissance renforcée par le coup de théâtre final du film.
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