Film très
ambitieux de Griffith (plus encore que Naissance d’une nation, dont le succès, malgré les critiques, l’a encouragé), au
budget colossal (qui transparaît à l’écran avec l’ampleur des décors) et à la
narration très novatrice. Griffith installe un grand montage parallèle pour
exprimer simultanément quatre époques de l’histoire de l’humanité (l’époque
babylonienne, celle de la crucifixion du Christ, celle de la Saint-Barthélemy
et une histoire contemporaine).
De même que dans
son film précédent Griffith cherche à mettre au même niveau des histoires
individuelles (ici celle de Mary Jenkins) avec l’histoire de l’humanité (rien
moins que la chute de Babylone ou la crucifixion).
Deleuze y voit
une mise en image de l’histoire monumentale nietzschéenne (c’est-à-dire une
vision de l’histoire où les grands épisodes se répondent et donnent à avoir un
aspect universel) et de l’histoire antiquaire (c’est-à-dire celle qui a un
souci archéologique de représentation).
Eisenstein
critiquera beaucoup cette vision de l’histoire, puisque jamais Griffith ne
s’attarde sur les causes des conflits et des injustices, se contentant de
trouver des résonances à travers les époques. On peut comprendre cette critique quand on sait que le cinéma d'Eisenstein est entièrement basé sur le conflit et l'opposition et sur une dénonciation de l'oppression du peuple.
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