Intéressant film
de Jacques Audiard, qui reprend la trame de Mélodie pour un tueur de J. Toback.
Mais il modifie les rapports de force du scénario : ici Tom (Romain Duris)
est tiraillé entre un monde dont il veut s’extirper et un autre auquel il
aspire. Ces deux mondes prennent une portée symbolique forte puisque l’un est
celui du père – le monde des magouilles, des petits arrangements, de la violence
– et l'autre celui de sa mère, aujourd’hui morte et qui était pianiste. Cette dualité
pèse terriblement sur Tom : il veut passer d’un monde à l’autre. Bien
entendu cette dichotomie est un peu facile et artificielle (la réalité dure et prégnante
du père, opposée à l’idéal de la mère) et enlève au réalisme auquel le film
cherche à coller.
Tom parviendra à
s’extirper du monde du père, non seulement par la mort de celui-ci, mais davantage
par l’acceptation de cette mort en refusant de la venger : il sort ainsi de
la spirale de ce monde violent et peut rejoindre, même avec fébrilité, le monde
maternel de l’art et du piano.
Romain Duris est
très bien et la caméra de Audiard se colle à lui, ne le lâchant pas une
seconde, portée et tremblante, et elle scrute ses états d’âme, ses hésitations,
ses basculements.
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