Fabuleux film de
Billy Wilder qui offre un récit délicieux de par son originalité, sa mise en
abyme fascinante du cinéma et la tension dramatique qu’il distille. De façon
osée mais très efficace, Wilder choisit de faire raconter son récit par un mort
(et encore, il voulait faire discuter des morts entre eux à la morgue, mais il
n’alla pas si loin). L’image de William Holden flottant dans la piscine est
légendaire. C’est donc à un grand flash-back auquel on assiste.
Et, dans cette
histoire d’un petit scénariste d’Hollywood, tout est à double fond : Gloria
Swanson est effectivement une star du muet, qu’a effectivement fait tourner
Erich Von Stroheim (le film projette des extraits de Queen Kelly), Cecil B. De Mille joue son propre rôle, etc. L’usine
à rêves fait tourner toutes les têtes : celle de Norma Desmond, qui n’arrive
pas s’en détacher, celle de Joe Gillis, bien entendu, celle du spectateur de ce
film, qui ne se rend compte que progressivement que le mort du début et le
narrateur ne font qu’un, et aussi, évidemment, celle du spectateur en général,
qui se laisse prendre et happer par ces rêves projetés qu’il lui plait de
croire réels, le temps du film et qui savent envoûter.
Mais le côté
face d’Hollywood, nous dit Wilder, est bien sombre et cruel et laisse peu de
place aux rêveurs et à leurs doux espoirs.
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