dimanche 6 décembre 2015

Boulevard du crépuscule (Sunset Boulevard de B. Wilder, 1950)




Fabuleux film de Billy Wilder qui offre un récit délicieux de par son originalité, sa mise en abyme fascinante du cinéma et la tension dramatique qu’il distille. De façon osée mais très efficace, Wilder choisit de faire raconter son récit par un mort (et encore, il voulait faire discuter des morts entre eux à la morgue, mais il n’alla pas si loin). L’image de William Holden flottant dans la piscine est légendaire. C’est donc à un grand flash-back auquel on assiste.


Et, dans cette histoire d’un petit scénariste d’Hollywood, tout est à double fond : Gloria Swanson est effectivement une star du muet, qu’a effectivement fait tourner Erich Von Stroheim (le film projette des extraits de Queen Kelly), Cecil B. De Mille joue son propre rôle, etc. L’usine à rêves fait tourner toutes les têtes : celle de Norma Desmond, qui n’arrive pas s’en détacher, celle de Joe Gillis, bien entendu, celle du spectateur de ce film, qui ne se rend compte que progressivement que le mort du début et le narrateur ne font qu’un, et aussi, évidemment, celle du spectateur en général, qui se laisse prendre et happer par ces rêves projetés qu’il lui plait de croire réels, le temps du film et qui savent envoûter.
Mais le côté face d’Hollywood, nous dit Wilder, est bien sombre et cruel et laisse peu de place aux rêveurs et à leurs doux espoirs.


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