Magnifique chef-d’œuvre,
Lawrence d'Arabie agrippe le
spectateur et ne le lâche plus durant plus de 3 heures, l'emportant au cœur du
désert, au milieu des tribus arabes, des colonnes anglaises, des tragédies et des
espoirs.
Reprenant à son
compte l'histoire de Lawrence qui prit fait et cause pour les tribus arabes, David Lean ne cherche pas à coller à la réalité historique mais à construire un personnage complexe et ambigu qu’il élève au rang d’un héros tragique aux espoirs déçus.
Peter O'Toole tient le rôle de sa vie, bien entouré par une multitude de seconds
rôles brillants, d’Anthony Quayle à Omar Sharif, en passant par Alec Guinness ou Anthony
Quinn (et sa magnifique répartie « because
this is my pleasure ! » avec laquelle saura jouer Lawrence). David
Lean cherche à filmer avec une certaine sobriété la splendeur du désert, qu’il
laisse voir sans artifice, dans sa majesté, aux spectateurs. Certaines séquences sont
éblouissantes, grandioses et inoubliables.
Le film rappelle
aussi ce que peut être une superproduction : un grand réalisateur, un scénariste intelligent, des acteurs
à l'avenant, un compositeur qui signe une partition légendaire, une pluie de
dollars : on peut obtenir un film pompeux et tout à fait quelconque, qui aligne
les ingrédients du succès sans en mélanger réellement aucun ; ou bien l'alchimie
peut prendre et un chef-d’œuvre peut naître. Ainsi Lawrence d'Arabie.
Lorsque l'on
débat de savoir si on peut découvrir le cinéma ailleurs que devant le grand écran
d'une salle obscure, on se dit que, certainement, pour Lawrence d'Arabie, avec cette façon qu’il a d'emmener au cœur du désert,
pour cet élan grandiose qu’il communique, la question ne se pose pas.
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