Intéressant
polar, porté par un Harvey Keitel qui parvient à construire
son personnage – Jimmy Fingers – qui est partagé entre deux mondes, deux
aspirations.
Il y a d’un côté la réalité, symbolisée par son père – truand sans grande envergure qui a besoin de son fils pour se dépatouiller de ses affaires crapuleuses –, et, d’un autre côté, le rêve : devenir grand pianiste, se produire à Carnegie Hall et suivre en cela les pas de sa mère.
Il y a d’un côté la réalité, symbolisée par son père – truand sans grande envergure qui a besoin de son fils pour se dépatouiller de ses affaires crapuleuses –, et, d’un autre côté, le rêve : devenir grand pianiste, se produire à Carnegie Hall et suivre en cela les pas de sa mère.
Le
film est âpre, articulé autour de Jimmy Fingers et de ses balancements, d’un univers
à l’autre, même si quelques séquences sont inutiles (elles cherchent à immerger
le héros dans une ambiance mais détournent du nœud de l’histoire).
Jimmy
Fingers, solitaire, un peu décalé, constitue un personnage original, avec son radiocassette
sans cesse à la main.
De battre mon cœur s’est arrêté,
de J. Audiard, est un remake de ce film, avec une action déplacée à Paris en 2005. La trame est un peu
différente mais reprend la dualité principale du héros. A noter que, en
modernisant son héros (qui ne peut, en 2005, porter à bout de bras un gros radiocassette,
il fallut donc l’affubler d’un casque de baladeur), celui-ci perd en décalage et en
porte-à-faux avec le monde autour de lui (Jimmy Fingers emmène sa musique partout avec lui – et cela sert de bande originale – et tout le monde l’entend, certains s’en plaignant, d’autres se
mettant à danser, etc.). Le héros de Audiard est plus discret et appartient aux
deux mondes qu’il côtoie, Jimmy Fingers, lui, apparaît beaucoup plus décalé, ne
trouvant jamais sa place dans aucun de ces deux mondes.
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