Bon film de guerre, peu original, mais solide et impressionnant. Le film semble n’être qu’une longue scène d'action, gonflée à la longueur d’un film, là où les productions du genre
montrent souvent plusieurs séquences, entrecoupées de temps morts, de l'attente
d’un assaut ou d'une reprise du souffle (aussi bien pour le rythme du récit que
pour les personnages éprouvés par un combat). Ici la séquence d'action est pratiquement
étendue à l'échelle d'un film : quand le combat commence on n'en sort plus. On
se croirait dans un jeu vidéo ( de type Call
of Duty) qui, et c’est normal, résume la guerre à une action
ininterrompue.
Le film a eu un impact important : par un
hasard de calendrier, il est sorti quelques mois après le 11 septembre 2001. Le
film devient alors une représentation du sentiment patriotique américain :
les soldats sont pris dans un conflit complexe où l’ennemi est diffus et omniprésent
et chacun des soldats devient un héros.
Dès lors, le film, s’il présente une
intervention militaire qui a échoué, ne donne pas d’explication à la situation
très confuse et complexe qui règne à Mogadiscio. Le spectateur reste
complètement dans le flou en ce qui concerne les tenants et aboutissants du
conflit. Dans cette ville en fusion, l’ennemi est diffus, mal représenté : tout
le monde est dangereux, tout le monde prend les armes, l’ennemi n’est pas
personnifié par un visage précis. C’est une déferlante d’hommes qui se ruent
vers les militaires. Cette représentation répond donc à sa façon aux circonstances du 11
septembre où l’Amérique a été, pareillement, attaquée par un ennemi diffus et
difficile à discerner.
S'il est original sur ces deux points et s'il
est assez happant (il n'y a pas de temps morts), il s’agit d’un film de guerre
classique, avec des moyens importants : les scènes de combats sont plus vraies
que nature et l'efficacité professionnelle de R. Scott fait le reste.
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