jeudi 11 août 2016

La Chute du faucon noir (Black Hawk Down de R. Scott, 2001)




Bon film de guerre, peu original, mais solide et impressionnant. Le film semble n’être qu’une longue scène d'action, gonflée à la longueur d’un film, là où les productions du genre montrent souvent plusieurs séquences, entrecoupées de temps morts, de l'attente d’un assaut ou d'une reprise du souffle (aussi bien pour le rythme du récit que pour les personnages éprouvés par un combat). Ici la séquence d'action est pratiquement étendue à l'échelle d'un film : quand le combat commence on n'en sort plus. On se croirait dans un jeu vidéo ( de type Call of Duty) qui, et c’est normal, résume la guerre à une action ininterrompue.

Le film a eu un impact important : par un hasard de calendrier, il est sorti quelques mois après le 11 septembre 2001. Le film devient alors une représentation du sentiment patriotique américain : les soldats sont pris dans un conflit complexe où l’ennemi est diffus et omniprésent et chacun des soldats devient un héros.
Dès lors, le film, s’il présente une intervention militaire qui a échoué, ne donne pas d’explication à la situation très confuse et complexe qui règne à Mogadiscio. Le spectateur reste complètement dans le flou en ce qui concerne les tenants et aboutissants du conflit. Dans cette ville en fusion, l’ennemi est diffus, mal représenté : tout le monde est dangereux, tout le monde prend les armes, l’ennemi n’est pas personnifié par un visage précis. C’est une déferlante d’hommes qui se ruent vers les militaires. Cette représentation répond donc à sa façon aux circonstances du 11 septembre où l’Amérique a été, pareillement, attaquée par un ennemi diffus et difficile à discerner.

S'il est original sur ces deux points et s'il est assez happant (il n'y a pas de temps morts), il s’agit d’un film de guerre classique, avec des moyens importants : les scènes de combats sont plus vraies que nature et l'efficacité professionnelle de R. Scott fait le reste.

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