mardi 20 septembre 2016

Huit et demi (Otto e mezzo de F. Fellini, 1963)




Très grand film dans lequel Fellini, au travers de Guido (Marcello Mastroianni), parle de lui-même, de ses terreurs et de ses angoisses. En panne d’inspiration, Guido doit pourtant achever le scénario et le casting du film dont le tournage va débuter, et c’est toute la pression des producteurs, de l’équipe technique ou des stars qui l’accable.
L’onirisme de Fellini joue à plein : le film débute dans un rêve (ou plutôt dans un cauchemar, c’est la célèbre première séquence du film où un homme coincé dans un embouteillage s’envole) et, sans cesse, les tourments de Guido l’emmènent dans la confusion, dans des réconciliations, dans l’irréalité, dans des tentatives d’échappatoires. Et ses souvenirs, les personnages de son passé, ses parents décédés, tout se presse et se bouscule. Fellini, plus peut-être que dans aucun autre de ses films, rend floue la frontière entre le réel et l’imaginaire. Et, comme un hymne fredonné, par-dessus les images de Fellini, l'extraordinaire ritournelle de Nino Rota inonde l'écran.


C’est donc un film sur les films, une réalisation sur les réalisations, un regard de l’artiste sur ses propres doutes, un regard de Fellini sur sa propre vie (ses femmes, son âge) et, bien sûr, une réflexion complexe sur l’alchimie qui procède à l’éclosion d’un film.


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