Très grand film
dans lequel Fellini, au travers de Guido (Marcello Mastroianni), parle de lui-même,
de ses terreurs et de ses angoisses. En panne d’inspiration, Guido doit
pourtant achever le scénario et le casting du film dont le tournage va débuter,
et c’est toute la pression des producteurs, de l’équipe technique ou des stars
qui l’accable.
L’onirisme de
Fellini joue à plein : le film débute dans un rêve (ou plutôt dans un
cauchemar, c’est la célèbre première séquence du film où un homme coincé dans
un embouteillage s’envole) et, sans cesse, les tourments de Guido l’emmènent
dans la confusion, dans des réconciliations, dans l’irréalité, dans des
tentatives d’échappatoires. Et ses souvenirs, les personnages de son passé, ses
parents décédés, tout se presse et se bouscule. Fellini, plus peut-être que
dans aucun autre de ses films, rend floue la frontière entre le réel et l’imaginaire. Et, comme un hymne fredonné, par-dessus les images de Fellini, l'extraordinaire ritournelle de Nino Rota inonde l'écran.
C’est donc un film sur
les films, une réalisation sur les réalisations, un regard de l’artiste sur ses
propres doutes, un regard de Fellini sur sa propre vie (ses femmes, son âge)
et, bien sûr, une réflexion complexe sur l’alchimie qui procède à l’éclosion d’un
film.
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