lundi 26 septembre 2016

Iwo Jima (Sands of Iwo Jima de A. Dwan, 1949)




Film de guerre assez classique mais intéressant parce qu’il met en scène un personnage complexe, le sergent Stryker (joué par un bon John Wayne), qui semble d’abord caricatural, mais qui se révèlera finalement compréhensif, peu rancunier et, par ailleurs, brisé.
Loin d’un manichéisme que l’on pourrait craindre au départ, le film montre un visage très humain des soldats envoyés au front, notamment en prenant le temps de les faire vivre en dehors des combats, dans leurs cantonnements ou en permission. C'est ainsi qu'Iwo Jima ne propose pas une réflexion sur la guerre elle-même, mais sur les hommes qui font la guerre.
Certains passages apparaissent désuets et ont mal vieilli (les soldats en permission en particulier) mais plusieurs séquences sont très réussies (celle montrant une femme qui, pour gagner un peu d’argent, cache son bébé dans la pièce d’à côté, le temps de donner du plaisir aux soldats). Dwan arrive parfaitement à jongler avec ces scènes intimistes et touchantes pour, ensuite, rebondir avec de bonnes séquences d’action.
Les scènes de combat sont en effet très réussies, notamment l’attaque finale avec le débarquement sur les plages autour du mont Suribachi. On y voit un réalisme étonnant, notamment au travers des attitudes des hommes au combat (peur, incompréhension, etc.). Dwan n’hésite pas à intégrer des images d’archives dans ces séquences.

Ce film de guerre qui mélange l’humanité des combattants avec le réalisme des combats inspirera beaucoup le genre. Eastwood y pense forcément quand il réalise La Mémoire de nos pères. En effet ce film joue avec la scène célèbre des Marines immortalisés en train de planter le drapeau américain en haut du mont Suribachi, gagné après d’âpres combats. Le film d’A. Dwan mène aussi vers cette célèbre image et son film est un hommage appuyé mais humain aux corps des Marines.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire