Très bonne adaptation du roman de Jack
London (on se demande pourquoi, en passant en France, le film n’a pas conservé
son titre original, qui est aussi celui du roman), dans laquelle Michael Curtiz
crée un huis-clos parfait, organisé autour du capitaine tyran et d’une galerie
étonnante de personnages. L’univers qu’il décrit est très sombre, dans ce
bateau fantasmagorique où tout n’est qu’ombre et cruauté.
Si la distribution est très réussie,
Edward G. Robinson, en Loup des mers, manque peut-être d’une stature physique
suffisante : chez Jack London, Larsen est un monstre physique, grand, harmonieux,
musclé, puissant. L’équilibre est total entre son corps parfaitement développé
et son esprit cultivé et éclairé (il lit Milton et le film en cite un vers
célèbre qui sert de clef de voûte à la dictature impitoyable qu’il met en place
sur son bateau). Cette dualité ne se retrouve pas chez Robinson qui, s’il est
très bon, n’a pas le physique du Larsen originel (on pense à un Brando par exemple,
puissant, le front fort, ombrageux, insaisissable).
Mais le film est une vraie réussite,
jusqu’à la fin qui ménage un minuscule trait d’espoir dans une humanité jusqu’alors
décrite avec une noirceur rare.
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