mardi 25 octobre 2016

Le Vaisseau fantôme (The Sea Wolf de M. Curtiz, 1941)




Très bonne adaptation du roman de Jack London (on se demande pourquoi, en passant en France, le film n’a pas conservé son titre original, qui est aussi celui du roman), dans laquelle Michael Curtiz crée un huis-clos parfait, organisé autour du capitaine tyran et d’une galerie étonnante de personnages. L’univers qu’il décrit est très sombre, dans ce bateau fantasmagorique où tout n’est qu’ombre et cruauté.
Si la distribution est très réussie, Edward G. Robinson, en Loup des mers, manque peut-être d’une stature physique suffisante : chez Jack London, Larsen est un monstre physique, grand, harmonieux, musclé, puissant. L’équilibre est total entre son corps parfaitement développé et son esprit cultivé et éclairé (il lit Milton et le film en cite un vers célèbre qui sert de clef de voûte à la dictature impitoyable qu’il met en place sur son bateau). Cette dualité ne se retrouve pas chez Robinson qui, s’il est très bon, n’a pas le physique du Larsen originel (on pense à un Brando par exemple, puissant, le front fort, ombrageux, insaisissable).
Mais le film est une vraie réussite, jusqu’à la fin qui ménage un minuscule trait d’espoir dans une humanité jusqu’alors décrite avec une noirceur rare.


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