Très beau film de Robert Mulligan (dont
on déplorera le titre français, bien loin du titre original), qui met en scène
– et ce n’est jamais facile – une histoire entièrement vécue au travers des
yeux d’un enfant. Fort du grand succès du roman d’Harper Lee Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, Mulligan l’adapte
en s’appuyant sur des comédiens parfaits. Si Gregory Peck y trouve son meilleur
rôle, Mary Badham est exceptionnelle en Scout, la fille rêveuse et aventurière.
Au-delà du regard social sur
l’Amérique des années 30, avec son racisme largement dénoncé (le récit se
déroule en Alabama), le cœur du film est le regard d’une enfant sur son père
et, plus précisément, la fierté de l’enfant pour son père. On retrouve ici une
thématique difficile et traitée notamment dans Le Voleur de bicyclette. On a aussi, dans cette exploration d’une relation
filiale, une ascendance certaine avec La Nuit du chasseur.
En effet Scout, bien qu’elle
respecte son père Atticus, découvre, au fur et à mesure, ses valeurs et son
intégrité. Et c’est dans la confrontation de son père avec d’autres adultes
qu’elle prend conscience de sa valeur. D’abord quand, devant la prison, il ose affronter
les hommes venus lyncher le noir Tom Robinson (Scout intervient et désamorce la
situation, mais Atticus s’était dressé pour faire barrage à la foule). Ensuite,
bien sûr, lors du procès, quand, malgré la défaite, tous les Noirs se lèvent au
passage d’Atticus. Cette relation parent-enfant est exprimée de façon très
touchante, en particulier par le point de vue adopté (celui de l’enfant).
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