Très beau film de de Oliveira, au
rythme lent, mais très raffiné et charnel. Le film dispense autour de lui une
espèce d’impassibilité, un peu austère, mais très poétique. Au travers
de l’histoire de ce photographe à la fois fasciné par les paysans qui
travaillent à l’ancienne et par Angelica, cette jeune mariée morte qui lui
sourit, de Oliveira joue d’un récit intemporel (relent réussi de la genèse ancienne du scénario : on ne saurait dire, par moment l’époque à
laquelle se déroule son histoire) pour filmer la mort et la disparition d’un monde.
La photographie est splendide (avec un jeu de contraste et une lumière magique) et
cette évocation d’un monde qui passe et disparaît est très réussie.
On pense à Peter Ibbetson, de par cet amour soudain qui vrille le photographe et
se poursuit par-delà la mort, et bien sûr, à L’Aventure de Mme Muir, avec son spectre amoureux et cette
étrangeté un peu fantastique qui imprègne le film.
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