Très célèbre film de Carné (avec sa
fameuse réplique en forme d’atmosphère) qui est pourtant un ton en-dessous de
ses plus grandes réussites. En effet, si le brio des acteurs (Jouvet, Arletty ou
Blier) emporte le film, celui-ci pâtit du couple Annabella-Jean-Pierre Aumont, important
dans l’histoire mais trop fade à l’écran. Il faut dire que le couple
Jouvet-Arletty écrase le film, de par le décalage entre le jeu exubérant de
l’une et celui, sobre et fascinant, de l’autre. Et comme ce déséquilibre n’est guère
compensé, le film semble alors plus artificiel que Le Quai des brumes ou Le Jour se lève (entre lesquels il s’intercale dans la filmographie du réalisateur),
pourtant tournés comme lui en studio, mais qui dégagent une harmonie et une
puissance visuelle supérieure.
La poésie du film (qui n'est pas du tout réaliste pour
le coup, malgré l’étiquette habituelle de « réalisme poétique » que
l’on colle à Carné) s’étend néanmoins, notamment au travers de ce mélange
entre le ton, tragique et pessimiste, et les personnages pittoresques et hauts
en couleur.
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