Beau
documentaire de Guzman, qui décrit, par le biais d’images calmes et belles, comment,
dans le désert d’Atacama, les chercheurs qui pointent les étoiles avec leurs
télescopes géants et les femmes qui grattent le sol à la recherche de leur proches
disparus (enfouis dans l’oubli par la dictature de Pinochet), scrutent tous, à
leur façon, le passé.
Ayant lui-même
subi les affres de la dictature, ayant par le passé filmé avec engagement tel
ou tel moment de l’histoire de son pays,
Guzman semble ici avoir pris un recul qui l’apaise. C’est avec nostalgie qu’il
parle du passé et qu’il interviewe ces femmes à l’impossible deuil ou ces rescapés
qui se souviennent, et c’est avec calme qu’il filme les lents mouvements cuivrés des télescopes.
Ces différentes
façons de scruter le passé (celui, très humain, des blessures du Chili et
celui, immense, du cosmos) est sublimement réuni par la confusion plastique
entre ces zooms incroyables des cratères de la Lune et les os poreux desséchés
par le désert.
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