Intéressant film
de Hal Ashby, très classique et assez lent, mais à la morale très percutante.
En effet M. Chance est un simple d’esprit, analphabète, qui passe son temps
à regarder la télé ou à jardiner en étant coupé du monde, qui ignore tout de la vie en société et qui ne comprend guère ce qu’on lui dit. Et, parmi les élites
de l’Amérique (jusqu’au Président), cette simplicité de benêt passe pour de la
haute intelligence et ses silences gênés pleins d’incompréhension passent pour
de la retenue de la plus haute sagesse. Il y a là une ironie caustique qui
montre la déliquescence de ces dirigeants qui, on le voit, n’ont plus rien
d’une élite intellectuelle. Ils ne sont plus guère qu’une caste où il n’est
question que de puissance financière et où les remarques de jardinier que
prononce M. Chance passent pour des paraboles de gourou.
On notera le jeu
extraordinaire de Peter Sellers – dans un rôle bien différent de ses
prestations comiques habituelles –, qui est capable de passer en un instant
d’un sourire niais à l’expression d’une sincérité simple mais profonde. Il
parvient à donner une crédibilité au personnage – et ce faisant, à tout le film
– sans le faire tomber dans une loufoquerie invraisemblable.
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