Ce film célèbre de Richard Brooks apparaît aujourd’hui très
daté et assez caricatural, mais il fait partie de la première salve d’attaque
du cinéma contre l’Amérique (ici à propos de la violence des jeunes), avant
l’avènement du Nouvel Hollywood.
Les jeunes présentés ici sont de jeunes adultes, absolument
ingérables, semi-délinquants pour la plupart (seul un élève noir est clairement
montré comme récupérable) et clairement dangereux pour quelques-uns. La
solution proposée semble bien fragile (repérer et extraire de la classe la
frange délinquante) et on a bien du mal à voir une issue positive possible à ce
problème des jeunes des quartiers déshérités.
On trouve un écho à ce film dans les films de Nicholas Ray :
Les Ruelles du malheur ou,
évidemment, dans La Fureur de vivre.
Mais Brooks va moins loin que Ray : il centre son film sur un enseignant
(d’abord dépassé puis volontaire) et non pas sur les jeunes eux-mêmes. Dès lors
le film agit comme une dénonciation mais ne se propose pas de fouiller pour
chercher à comprendre un phénomène (ce que Ray propose dans La Fureur de vivre, en évoquant des histoires familiales et en montrant des aspirations ou des déceptions).
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