Western
qui reprend des éléments très classiques du genre mais qui l’enrichit par une
trame qui doit beaucoup au film noir, avec le fatalisme qui s’abat sur Wes
McQueen, son destin lié à Colorado et le final tragique et sacrificiel. On sent
l’influence inévitable du film dont il est le remake, La Grande évasion, du même Walsh, qui était un pur film noir.
L’aisance
narrative et la concision de Walsh font mouche. Il est capable de reprendre en
quelques scènes des moments classiques du western comme l’attaque de la
diligence ou le hold-up d’un train. Le personnage central de Wes (avec un Joel
McCrea impeccable) s’épaissit progressivement, au fur et à mesure qu’il tente de s’amender, de
construire quelque chose, mais s’en parvenir à échapper à son passé.
Walsh
parvient à utiliser le décor du western pour donner au film une dimension
étrange, parfois fantastique, comme un environnement implacable duquel on ne
peut s’échapper, de même que Wes, qui est incapable de tourner le dos à son passé
qui le rattrape inéluctablement. Cette expression ultime de l’enfermement d’un
personnage au travers d’un paysage noir et blanc sans cesse plus minéral (Walsh
avait joué de la même façon avec le décor dans La Vallée de la peur) donne
un ton très sombre et pessimiste au film.
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