mardi 11 juillet 2017

La Fille du désert (Colorado Territory de R. Walsh, 1949)




Western qui reprend des éléments très classiques du genre mais qui l’enrichit par une trame qui doit beaucoup au film noir, avec le fatalisme qui s’abat sur Wes McQueen, son destin lié à Colorado et le final tragique et sacrificiel. On sent l’influence inévitable du film dont il est le remake, La Grande évasion, du même Walsh, qui était un pur film noir.
L’aisance narrative et la concision de Walsh font mouche. Il est capable de reprendre en quelques scènes des moments classiques du western comme l’attaque de la diligence ou le hold-up d’un train. Le personnage central de Wes (avec un Joel McCrea impeccable) s’épaissit progressivement, au fur et à mesure qu’il tente de s’amender, de construire quelque chose, mais s’en parvenir à échapper à son passé.



Walsh parvient à utiliser le décor du western pour donner au film une dimension étrange, parfois fantastique, comme un environnement implacable duquel on ne peut s’échapper, de même que Wes, qui est incapable de tourner le dos à son passé qui le rattrape inéluctablement. Cette expression ultime de l’enfermement d’un personnage au travers d’un paysage noir et blanc sans cesse plus minéral (Walsh avait joué de la même façon avec le décor dans La Vallée de la peur)  donne un ton très sombre et pessimiste au film.

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