Solide et efficace film policier, L’Inspecteur Harry a
eu une influence énorme aux États-Unis dans les années 70, que ce soit sur les
films policiers en général, sur la vision du policier en particulier (qui s’oppose, par
exemple à celle montrée dans Serpico)
ou sur Clint Eastwood lui-même : il bénéficia d'un grand succès populaire et, dans le même temps, fut victime de la détestation virulente d’une partie de l’intelligentsia américaine, du
fait d’une étonnante confusion entre le personnage et l’acteur.
Dans Serpico le flic est un personnage intègre qui parle et qui veut comprendre ; dans Les Flics ne dorment pas la nuit, son quotidien est montré dans tout ce qu’il a de banal et de difficile. Ici le flic est un bad-guy qui cogne, n’hésite pas et tire le premier. L’utilisation revendiquée de la violence par un policier dans L’Inspecteur Harry est évidemment au cœur du sujet, puisqu’il va jusqu’à torturer pour obtenir des preuves (acte qui n’est pas cautionné le moins du monde par Don Siegel, pour qui sait interpréter la façon dont il étire le plan en un immense travelling arrière aérien qui s’évanouit dans le noir), seule façon, nous dit-on, de traiter le mal par le mal.
Dans Serpico le flic est un personnage intègre qui parle et qui veut comprendre ; dans Les Flics ne dorment pas la nuit, son quotidien est montré dans tout ce qu’il a de banal et de difficile. Ici le flic est un bad-guy qui cogne, n’hésite pas et tire le premier. L’utilisation revendiquée de la violence par un policier dans L’Inspecteur Harry est évidemment au cœur du sujet, puisqu’il va jusqu’à torturer pour obtenir des preuves (acte qui n’est pas cautionné le moins du monde par Don Siegel, pour qui sait interpréter la façon dont il étire le plan en un immense travelling arrière aérien qui s’évanouit dans le noir), seule façon, nous dit-on, de traiter le mal par le mal.
Pourtant
la bande-annonce expose clairement le sujet du film : « This is about a movie about a couple of killers… the one
with the badge is Harry ». On comprend alors que considérer que Don
Siegel expose là sa pensée de ce que devrait être la police est assez malhonnête :
il ne cautionne pas son héros, qui est présenté d’emblée comme un tueur. Et, bien plus, Harry représente une décrépitude morale, celle du flic en crise, coincé entre la morale et la violence, qui ne parvient pas à résoudre cette quadrature du cercle.
Le film multiplie les provocations (il se déroule à San Francisco, ville symbole de la contre-culture et de la lutte pour les droits civiques, et il met en scène un flic qui rend les coups et met en joue, avec son Magnum 44, un noir à terre et désarmé) et la
scène d’ouverture offre une synthèse de ce qui a marqué l’histoire américaine
récente en terme d’assassinats, avec un mixte entre celui de JFK (meurtre par
un sniper) et celui de Sharon Tate (meurtre d’une belle jeune femme aisée dans
sa piscine).
Et, bien sûr, Harry, avec son costume classe et ses lunettes noires, ses répliques cultes (« Go ahead, make my day », « Do you feel lucky ? Do ya punk ? ») et sa façon de dégainer à tout va, est un personnage de cartoon, exagéré, très éloigné de tout réalisme. On retrouve ce ton cartoonesque chez Tarantino, dont beaucoup de personnages viennent tout droit de Harry Callahan.
Et, bien sûr, Harry, avec son costume classe et ses lunettes noires, ses répliques cultes (« Go ahead, make my day », « Do you feel lucky ? Do ya punk ? ») et sa façon de dégainer à tout va, est un personnage de cartoon, exagéré, très éloigné de tout réalisme. On retrouve ce ton cartoonesque chez Tarantino, dont beaucoup de personnages viennent tout droit de Harry Callahan.
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