Western très réussi de William Wellman, qui vaut d'abord pour sa première demi-heure, très réussie, son
ton général très sombre (on parlera volontiers de western noir à propos de ce style, qui imprègne aussi L’Étrange incident par exemple) et la virtuosité de nombreux plans, inventifs ou saisissants.
Wellmann réussit en effet parfaitement son entrée en matière : un braquage rapide d’une
banque et une course-poursuite qui s’engage, de façon très classique. On est surpris de voir Gregory Peck en chef des bandits (il est toujours discutable dans ces rôles à contre-emploi, un peu comme dans Duel au soleil). On voit, ensuite, la bande s’enfoncer en plein
désert alors que le shérif et ses sbires laissent le soin au soleil de punir
les hors-la-loi.
Cette traversée du désert est remarquablement bien filmée,
avec une détresse progressive, des chevaux qui trébuchent et s’enfoncent dans
les croûtes de sel, des gourdes qui se vident et des solidarités qui disparaissent. Ces scènes écrasées de soleil rappellent la séquence finale des Rapaces.
La nuit, éclairée par la Lune, s'étend sur le désert de sel |
La croûte de sel se craquellent sous les sabots des chevaux |
La suite du
film, avec l’arrivée dans l’ancienne ville minière, la fièvre de l’or et le jeu
du chat et de la souris avec Constance (Anne Baxter et Gregory Peck qui se
tournent autour : on a très vite une petite idée de la fin du film), est moins originale mais Wellman fait montre d'une étonnante vista, en proposant de nombreux images remarquables, originales ou inventives. La photo est très sèche et les ruines délabrées de la ville, la clarté blafarde de la Lune ou encore la chaleur qui
écrase tout sont très bien rendus.
Et le duel
final est remarquable : montré hors-champ on ne voit, depuis l’intérieur sombre du
saloon abandonné, que la lumière des coups de feu échangés.
Extraordinaire vue subjective, prise depuis l'intérieur du canon d'une carabine |
Très beau plan de nuit, avec les violents contrastes de la Lune |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire