Avec une très
grande sobriété et un ton très juste, Moretti filme le drame absolu au cinéma que constitue la mort d’un enfant, (fut-il
adolescent, car pour la famille la douleur est identique), rejoignant ainsi ses
compatriotes Comencini ou Rossellini.
Moretti joue
avec la confusion entre lui et son personnage (rejoignant en cela Woody Allen
par exemple), confusion accentuée aussi parce qu’il campe un psychanalyste. Si
la famille idéale présentée tout d’abord explose avec la mort du fils, le jour
même du drame les quatre membres de la famille sont séparés et c’est
paradoxalement le fils qui semble le plus en sécurité (on le voit filer sur l’eau
bleue, sous le soleil). Mais Moretti choisit de sacrifier ce fils.
L’ellipse est
faite sur le drame lui-même, qui vient cisailler le film en deux. Giovanni,
alors, s’enferme dans le passé, dans la culpabilité, s’arrête sur ce jour où il
choisit d’aller vers son patient plutôt que d’accompagner son fils. Moretti
explore comment cette fixation dans le passé rend impossible le deuil, comment
la parole et les pensées ressassées ne peuvent suffire et combien, finalement,
c’est par l’action que le couple et la famille pourront se recomposer. Moretti
donne ainsi des pistes sur la reconstruction d’une famille après la mort.
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