Petit film d’Elia
Kazan, non pas par sa durée ou son ambition (une saga familiale s’étendant sur
25 ans), mais par son traitement : le rythme est lent, volontiers
ennuyeux, de nombreuses ellipses viennent scander l’histoire mais sont
bancales, éludant des moments importants, laissant en plan des situations, n’épargnant
pas le spectateur en scène lentes et inutiles. Le couple star est très fade (ce
qui est très surprenant venant de Spencer Tracy) et rien ne permet de sentir la
patte d’Elia Kazan, dont plusieurs films ultérieurs auront pourtant des thèmes
qui se rapprocheront des sensibilités évoquées ici (Le Fleuve sauvage ou La Fièvre dans le sang).
La morale de l’histoire,
enfin, reste bien confuse : Brewton, dont on condamne la dureté, n’a-t-il
pas raison de refuser de voir ses plaines transformées en cultures puisque,
quelques années plus tard, la surexploitation de la terre a détruit la prairie ?
De cela il ne sera nulle question, le scénario (ou des coupes franches
ultérieures lors du montage) ne revenant pas sur l’évolution de la prairie ou
son devenir, alors qu’elle est le centre de tout (et notamment des rapports
dans le couple) pendant une bonne moitié du film.
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