samedi 11 novembre 2017

La Proie nue (The Naked Pray de C. Wilde, 1965)




Excellent film de Cornel Wilde qui part d’un scénario très simple pour en tirer une course-poursuite haletante. Le film évoque évidemment Les Chasses du comte Zaroff (le chasseur devient une proie dans une terrible chasse à l'homme) déplacé des marécages jusque dans la savane africaine.
Wilde s’appuie sur une séquence choc de torture (on n’est plus très loin de Cannibal Holocaust ou d’autres films d'horreur), lorsque la tribu africaine fait payer à l’expédition européenne son refus de payer un droit de passage symbolique. Le châtiment du personnage campé par Cornel Wilde lui-même n’est guère enviable : il est lâché nu dans la savane avec une bande de guerriers à ses trousses.


La suite du film se fera quasiment sans paroles, avec un Cornel Wilde qui parvient à faire exister son personnage, malgré un rôle qui semble pourtant réduit à une simple dimension physique. Mais le jeu de l’acteur, le croisement des séquences entre le poursuivi, les poursuivants et la nature sauvage, matrice de tous les dangers (et qui n’épargne pas non plus les chasseurs africains), parvient à tenir en haleine. Les scènes de torture restent en mémoire et donnent sans cesse de l’énergie à l’homme pour fuir encore et toujours.
On voit rarement de telles séquences sans paroles qui soient aussi haletantes. On pense à la dernière séquence de L’Homme qui rétrécit de Jack Arnold mais elle n’a pas la même tension.


Mel Gibson fait un remake faiblard et quelconque de la Proie Nue dans Apocalypto, et John McTiernan, sans doute, s’en souviendra dans la dernière séquence, elle aussi quasi muette, de Predator qui reprend cette inversion chasseur/chassé.

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