Excellent film
de Cornel Wilde qui part d’un scénario très simple pour en tirer une
course-poursuite haletante. Le film évoque évidemment Les Chasses du comte Zaroff (le chasseur devient une proie dans une terrible chasse à l'homme) déplacé des marécages jusque dans la savane
africaine.
Wilde s’appuie
sur une séquence choc de torture (on n’est plus très loin de Cannibal Holocaust ou d’autres
films d'horreur), lorsque la tribu africaine fait payer à l’expédition
européenne son refus de payer un droit de passage symbolique. Le châtiment du
personnage campé par Cornel Wilde lui-même n’est guère
enviable : il est lâché nu dans la savane avec une bande de guerriers à
ses trousses.
La suite du film
se fera quasiment sans paroles, avec un Cornel Wilde qui parvient à faire
exister son personnage, malgré un rôle qui semble pourtant réduit à une simple
dimension physique. Mais le jeu de l’acteur, le croisement des séquences entre
le poursuivi, les poursuivants et la nature sauvage, matrice de tous les
dangers (et qui n’épargne pas non plus les chasseurs africains), parvient à
tenir en haleine. Les scènes de torture restent en mémoire et donnent sans
cesse de l’énergie à l’homme pour fuir encore et toujours.
On voit rarement
de telles séquences sans paroles qui soient aussi haletantes. On pense à la
dernière séquence de L’Homme qui rétrécit
de Jack Arnold mais elle n’a pas la même tension.
Mel Gibson fait
un remake faiblard et quelconque de la Proie
Nue dans Apocalypto, et John
McTiernan, sans doute, s’en souviendra dans la dernière séquence, elle aussi quasi muette, de Predator qui reprend cette inversion
chasseur/chassé.
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