La Dernière fanfare fait partie de
cette série de films qui annonce la fin de la carrière de John Ford, en ce sens
qu’il met en scène un héros résolument tourné vers le passé.
Ici on suit la
campagne électorale de Skeffington pour sa réélection en tant que maire. Ford
reprend un thème habituel chez lui (le rapport du héros à sa communauté) et
un univers qu’il connaît bien. Dans une histoire très politique (sujet que Ford
aborde rarement aussi frontalement et le film évoque en ce sens la fin de Vers sa destinée), Ford introduit de
nombreux éléments typiques de son univers : des moments pittoresques, des personnages hauts en couleurs, etc. Il utilise ici de
nombreux seconds rôles qu’il connaît bien (Jeffrey Hunter, John Carradine,
Donald Crisp) et organise le tout autour de Spencer Tracy, magnifique (comme
toujours), qui est le relais de Ford à l’image.
C’est qu’il y a évidemment beaucoup de Ford dans Skeffington, aussi bien dans son origine (Skeffington est irlandais, il est issu d’une famille modeste), dans sa trajectoire (il est respecté par ses pairs et par la communauté), que dans son rapport au temps (Skeffington, comme Ford, est un homme tourné vers le passé, avec sa carrière derrière lui). Il tente une dernière réélection, alors qu’il devrait laisser la place. Ce personnage rappelle Nathan Brittles, dans La Charge héroïque, qui, tout au long du film, retarde le moment de partir en retraite.
C’est qu’il y a évidemment beaucoup de Ford dans Skeffington, aussi bien dans son origine (Skeffington est irlandais, il est issu d’une famille modeste), dans sa trajectoire (il est respecté par ses pairs et par la communauté), que dans son rapport au temps (Skeffington, comme Ford, est un homme tourné vers le passé, avec sa carrière derrière lui). Il tente une dernière réélection, alors qu’il devrait laisser la place. Ce personnage rappelle Nathan Brittles, dans La Charge héroïque, qui, tout au long du film, retarde le moment de partir en retraite.
Et la défaite-surprise de Skeffington signifie, fatalement, pour celui qui recevait chaque
jour les doléances individuelles d’une cohorte de citoyens, le retrait de la
communauté et donc, symboliquement, la mort. Le personnage était apparu jusqu'alors sympathique mais aussi habile manipulateur, n’hésitant pas à
user de chantage pour parvenir à ses fins : sa beauté tient alors dans l'acceptation immédiate de son échec. Car si ses collaborateurs sont catastrophés, lui est apaisé, il part en
comprenant ce qui s’achève. Et s’il est terrassé par une crise cardiaque – qui
lui laissera néanmoins le temps de dire un au revoir apaisé au monde autour de
lui – ce n’est pas tant par le choc et la surprise de la défaite que par
l’inéluctable fin de vie que signifie la fin de son mandat.
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