Avant d’être
sacralisé par Le Parrain, Coppola
faisait partie, au milieu de nombreux autres (de Martin Scorsese à William Friedkin en passant par George Lucas), de ces
jeunes réalisateurs du Nouvel Hollywood qui tournaient en marge des grands
studios, avec trois francs six sous et qui ont ainsi filmé une Amérique que les
majors ne montraient pas.
Ici Coppola part
sur la route, avec une petite équipe technique à travers les États-Unis (il
traverse ainsi dix-huit états en dix-huit semaines).
Natalie (Shirley
Knight), à peine enceinte, décide de prendre la route, un peu pour prendre du
recul par rapport à son mari et surtout sans raison réelle. Elle rencontre un
auto-stoppeur simple d’esprit (James Caan) et une amitié se noue, faite de
contradiction, de douceur, de rejet.
Suivant les thèmes de la période, le film rejette les vies toutes tracées et confortables de l’American way of life et montre une Amérique paumée et délaissée, en marge de l’image des classes moyennes au chaud dans leurs pavillons.
Si Coppola
improvise en partie le scénario, sa technique est déjà impeccable, avec des
scènes très travaillées (la première nuit dans le motel avec Killer et Natalie)
où il tamise les lumières, fait jaillir sa caméra, joue avec les flash-backs.
La fin surprend, par sa sécheresse et son incomplétude.
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