Concernant Valérian, une question simple se
pose : peut-on reprocher à Besson de faire du Besson ? Il singe donc
tout à fait tranquillement les blockbusters hollywoodiens en vogue, refaisant
un space opera (après Le Cinquième
élément) en suivant pas à pas le cahier des charges du genre. Il s’en donne
les moyens avec 180 millions d’euros ce qui le situe dans la norme actuelle des
films du genre (150 millions pour Spiderman,
200 millions pour Les Gardiens de la
galaxie : Vol. 2, sortis la même année).
L’ennui vient de
ce qu’il n’y a aucune inventivité, contrairement à ce qu’on pourrait penser. On
est exactement dans un univers qui oscille entre Avatar et Rogue One. Il y a
une inventivité de graphistes, de décorateurs, de designers (encore qu'il s'agisse plus d'un recyclage que d'une inventivité), mais pas de cinéaste.
L’image est froide et brillante comme il se doit, les prises de vue, le rythme,
l’esthétique, tout est à l’avenant. Un exemple entre mille : les Perles sont
des personnages en tout point semblables aux Na’vis d'Avatar, une apparence proche, une même harmonie avec la Nature,
une même volonté des militaires de les détruire. Ce sont des avatars d’Avatar en quelque sorte. Rien de neuf
sous le soleil donc.
Le scénario est
d’une faiblesse étonnante, on anticipe évidemment chaque étape de l’histoire : les
gentils qui s’en sortiront, les méchants définitivement méchants, les trahisons. On
saupoudre le tout de quelques dialogues faits pour être drôles (éléments de base
pour cuisiner un bon blockbuster prêt à être consommé bien tranquillement en famille) ;
on ne prend pas le temps d'épaissir quelque personnage que ce soit (en dehors de l’action ils sont juste là
pour faire de bons mots). Le tout est enrobé d’une musique bien électronique et moderne, histoire de séduire la jeunesse, musique qui permet de coller au plus près à cette esthétique de
télé type MTV dont raffole Luc Besson.
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