Excellent film
noir, à la fois très classique dans son scénario – la fatalité s’abat sur un
homme simple – et brillamment mis en scène.
Le scénario de Détour s’appuie sur une situation
classique du cinéma américain (et qui correspond à une pulsion vitale de
l’Amérique) : Al Roberts, petit pianiste un peu paumé et sans un sou,
prend la route pour retrouver celle qu'il aime, cherchant à traverser le continent de part en part.
Ce sont les
rencontres que fera Al qui scelleront son destin. Le récit, sec et haletant, est parfaitement
construit et amène des moments forts très marquants : la mort de Haskell,
l’incroyable séquence du fil du téléphone ou la toute fin, organisée autour
d’une image mentale, qui résume à elle seule le fatalisme du film noir.
Le film est
construit sur un grand flash-back : c’est donc la version d’Al Roberts
lui-même qui nous est proposée. Dès lors le spectateur peut choisir de le
croire, ou, au contraire, de lire autrement l’histoire qu’il nous raconte…
On a là un
parfait exemple de film de contrebandier, parfaitement mené et qui brille comme
un diamant noir – et méconnu – dans le cinéma classique américain.
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