Police spéciale (1) vaut à la fois par son
portrait de femme étonnant et par son style vigoureux et très marquant, asséné
par Samuel Fuller. A partir d’un noir et blanc magnifique, Fuller joue avec des scènes oniriques, des angles de
caméra forcés, des contrastes de lumière, des gros plans. Et il met
parfaitement en scène Kelly (Constance Towers, magnifique et touchante), en la filmant tantôt
aguicheuse, tantôt ange tragique, tantôt douce, tantôt forte. La scène
d’ouverture est remarquable, de même que ces plans de Kelly, derrière les
barreaux, déchue une nouvelle fois.
Au travers de l'histoire de Kelly,
la prostituée qui se bat pour avoir une seconde chance, qui croit la tenir,
puis qui doit se battre à nouveau, le film distille un moralisme un peu étonnant de la
part de Fuller : la rédemption de la prostituée qui devient infirmière
auprès d’enfants handicapés est un peu forcée.
Mais la
puissance du style de Fuller et le portrait de cette femme qui veut redémarrer
et forcer son destin sont très réussis.
(1) : On reste
perplexe, une nouvelle fois, par le titre français, tout à fait incompréhensible
(et mensonger), bien loin de The Naked Kiss,
titre à la fois velouté et sombre.
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