Magnifique comédie de Pietro Germi, qui emmène le spectateur dans une Sicile empêtrée dans les
convenances sociales et où chacun se débat comme il peut.
La pauvre Agnese
(très jolie Stefania Sandrelli), abusée par Peppino, l’amant de sa sœur, se
trouve bien vite à la croisée des chemins entre les sentiments inavouables ou
refoulés et les codes d’honneur familiaux.
Le formidable
Saro Urzi, qui ressemble à un Raimu italien, tout de verve et d’explosions de
colère, distribue des baffes à tour de bras et il n’a peur que d’une
chose : celle de mal paraître sur la place du village. Et, entre le lâche
Peppino, le faible Antonio et la grande sœur bêta, tout le monde s’agite, crie,
pleure et sue à grosses gouttes.
Evidemment, dans
ce portrait au vitriol de la Sicile, chacun en prend pour son grade, du
flic au curé, en passant par les petits vieux de la place du village.
Le film trouve
un équilibre merveilleux entre la drôlerie et la cruauté, entre la critique
des personnages et l’affection que leur porte le réalisateur.
Germi s’amuse même à jouer avec des images mentales très drôles (dans le rêve de Vicenze ou dans la délicieuse séquence où il s’interroge sur celui qui a pu commettre le forfait ou encore la magnifique revisite de la scène initiale, lorsqu’elle est racontée, à sa façon, devant le juge, par Peppino). Ce regard de Germi, acerbe à en devenir comique, donne un charme merveilleux au film qui est un des grands jalons de cette comédie italienne fabuleuse des années 60.
Germi s’amuse même à jouer avec des images mentales très drôles (dans le rêve de Vicenze ou dans la délicieuse séquence où il s’interroge sur celui qui a pu commettre le forfait ou encore la magnifique revisite de la scène initiale, lorsqu’elle est racontée, à sa façon, devant le juge, par Peppino). Ce regard de Germi, acerbe à en devenir comique, donne un charme merveilleux au film qui est un des grands jalons de cette comédie italienne fabuleuse des années 60.
Et
l’extraordinaire musique de Rustichelli enveloppe le tout d’une tonalité à la
fois désuète et drôle, en plongeant le spectateur au cœur d’une Sicile figée
dans sa chaleur et sa pauvreté, mais avec toujours cette pointe d’ironie
sous-jacente qui vibre dès les premières notes.
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