Jean-Jacques Annaud
peint les enjeux sociaux d’une petite ville autour de son club de foot et le
film tourne assez vite à la farce grotesque en décrivant les pratiques peu reluisantes
qui ont lieu dans les vestiaires ou encore l’hypocrisie et la couardise des
responsables qui multiplient les coups bas entre deux matchs.
Mais, si le film
décrit très bien cette fièvre footballistique qui s’empare de la ville lors de
la coupe de France, il est dommage qu’il soit empli de personnages à peu près
tous caricaturaux. C’est là que le trait est forcé et devient vite simpliste.
Si on a bien compris que, tous autant qu’ils sont – du président au flic en
passant par les commerçants –, chaque personnage est prêt à tout pour la
victoire du club de foot, il aurait pu être intéressant d’épaissir un peu ce
petit monde, au lieu de résumer chaque individu à un amour/haine
jusqu’au-boutiste né du foot.
Quant à Dewaere,
si ce n’est l’acteur, c’est son personnage, là aussi, qui en fait trop (par
exemple la scène où il veut à toute force retourner dans la prison). Alors
certes, on l’a dit, le film adopte un ton de farce (surtout dans le final) mais
le regard porté sur la petite ville (discours très convenu et manquant de
finesse) apparaît bien superficiel.
Coup de tête pourrait faire un peu penser à une
comédie italienne, mais le film est malgré tout très caricatural et
monolithique (ce qui bien souvent n’est pas le cas dans la comédie italienne
qui aime renvoyer dos à dos les différentes idées qu’elle explore, mais encore
faut-il explorer différentes idées) et, d’autre part, Annaud ne montre guère
d’empathie pour ses personnages (excepté pour le rôle principal) : il semble ne
guère aimer cette population franchouillarde, excessive et brutale (or, bien
souvent, malgré des critiques parfois très dures, on sent les réalisateurs
italiens qui aiment ce petit monde qu’ils ont sous leurs yeux).
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