mercredi 17 octobre 2018

Coup de tête (J.- J. Annaud, 1979)




Jean-Jacques Annaud peint les enjeux sociaux d’une petite ville autour de son club de foot et le film tourne assez vite à la farce grotesque en décrivant les pratiques peu reluisantes qui ont lieu dans les vestiaires ou encore l’hypocrisie et la couardise des responsables qui multiplient les coups bas entre deux matchs.
Mais, si le film décrit très bien cette fièvre footballistique qui s’empare de la ville lors de la coupe de France, il est dommage qu’il soit empli de personnages à peu près tous caricaturaux. C’est là que le trait est forcé et devient vite simpliste. Si on a bien compris que, tous autant qu’ils sont – du président au flic en passant par les commerçants –, chaque personnage est prêt à tout pour la victoire du club de foot, il aurait pu être intéressant d’épaissir un peu ce petit monde, au lieu de résumer chaque individu à un amour/haine jusqu’au-boutiste né du foot.
Quant à Dewaere, si ce n’est l’acteur, c’est son personnage, là aussi, qui en fait trop (par exemple la scène où il veut à toute force retourner dans la prison). Alors certes, on l’a dit, le film adopte un ton de farce (surtout dans le final) mais le regard porté sur la petite ville (discours très convenu et manquant de finesse) apparaît bien superficiel.


Coup de tête pourrait faire un peu penser à une comédie italienne, mais le film est malgré tout très caricatural et monolithique (ce qui bien souvent n’est pas le cas dans la comédie italienne qui aime renvoyer dos à dos les différentes idées qu’elle explore, mais encore faut-il explorer différentes idées) et, d’autre part, Annaud ne montre guère d’empathie pour ses personnages (excepté pour le rôle principal) : il semble ne guère aimer cette population franchouillarde, excessive et brutale (or, bien souvent, malgré des critiques parfois très dures, on sent les réalisateurs italiens qui aiment ce petit monde qu’ils ont sous leurs yeux).

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